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2424, 01, 2019

Ecoquartier Bastide Niel : une gestion éco-responsable et durable des sols urbains et des déchets de terrassement

Engagée dans la démarche Ecoquartier et volontaire pour mettre en œuvre des actions innovantes au service de l’acte de bâtir, la Société par actions simplifiée (SAS) d’aménagement Bastide Niel a souhaité mettre en œuvre une démarche opérationnelle originale pour la gestion des travaux de terrassement. Son engagement très en amont par de l’ingénierie, financé en partie par le Programme d’investissements d’avenir PIA Ecocite- ville de demain, permet de mettre en scène des experts métiers locaux dans une logique de collaboration et d’innovation constante afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre et de préserver les ressources naturelles.

A cet effet, ArcaGée, bureau d’études girondin spécialisé dans la gestion du risque environnemental auprès des industriels et aménageurs accompagne la SAS d’aménagement Bastide Niel à travers la mise en œuvre de solutions de réutilisation sur site en tranchées, des différents types de sols et matériaux identifiés et extraits sur la Zone d’aménagement concerté (ZAC) : remblais faiblement pollués, ballast, bétons concassés… Ces actions permettent une diminution significative du trafic des camions, des nuisances et de la pollution associées.

Explications de Thierry Mauboussin, superviseur et fondateur d’ArcaGée et de Tangui Le Bras, directeur opérationnel.

1. Depuis 2004, vous intervenez auprès des décideurs dans le domaine de l’industrie, de la promotion, de la construction immobilière et de l’aménagement du territoire qui s’enquièrent des risques environnementaux, sanitaires et sociaux de leurs chantiers. Comment opérez-vous ?

« ArcaGée est une société locale travaillant sous le label OpenGée « Smart and fair for the Earth » dans le domaine de l’expertise au service de la Terre.

Son compétences dans les domaines de la géomatique, des géo/hydro/phyto/sciences et de l’intelligence environnementale lui permet d’opérer dans toute la France dans les domaines suivants : dépollution des sols et des eaux, valorisation des sols urbains et des déchets et économie circulaire associée.

Depuis novembre 2017, l’agence ArcaGée de Bordeaux-Bègles est certifiée selon la norme NFX-31-620 (chapitres 1 & 2) pour le domaine A Etude, Assistance et Contrôle et le référentiel « Certification de service des prestataires dans le domaine des sites et sols pollués ». A noter que la société ArcaGée suit les prescriptions de la norme NFX31-620 depuis sa version d’origine de 2003 qui a donné naissance à l’entreprise.

Grâce à notre ingénierie et à notre approche holistique, nous conseillons aux maîtres d’ouvrages qui le souhaitent, les options environnementales possibles pour pérenniser leurs projets urbains et nous participons activement à la mise en œuvre des solutions opérationnelles optimisées financièrement et techniquement. Notre démarche s’inscrit dans une économie circulaire des matériaux et des sols urbains au sein même des sites qui nous sont confiés afin de préserver les ressources. C’est en définitive une simple question de bon sens que nous développons à partir de principes anciens. Nous allions frugalité et performance dans la construction de la ville sur la ville en minorant les effets défavorables sur les ressources, la santé humaine et le climat. Le territoire peut s’apparenter à un organisme vivant qui doit être ménagé ! On peut alors parler de respect du métabolisme territorial.

Ce n’est pas la première fois que nous intervenons sur la métropole bordelaise. Toutefois ce chantier, mené à la demande de la SAS d’Aménagement Bastide Niel constituée de Bordeaux Métropole Aménagement, Aquitanis et Domofrance, est pour nous une expérience plus complexe et plus approfondie que tout ce que nous avons pu faire auparavant. 

En 2014 par exemple, nous avons été cités en exemple par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) pour notre intervention sur la ZAC Pont Rouge à Cenon qui a fait l’objet d’un vaste chantier de dépollution mené par Aquitanis et la Communauté urbaine de Bordeaux, aujourd’hui Bordeaux Métropole. L’espace dédié aux futurs logements (trois hectares) a fait l’objet de travaux de dépollution des sols par biodégradation des hydrocarbures sur site via des biotertres. Au total 3000 m3 de terres polluées excavées ont été traitées, îlot par îlot, sur une plateforme implantée spécifiquement sur le site. Cette méthode de gestion des pollutions, bien moins nocive pour l’environnement, a permis la réutilisation au sein de la ZAC d’une partie des terres traitées et une économie budgétaire de l’ordre de 30%. 

En plus d’intervenir pour des opérateurs privés comme par exemple Kaufman & Broad qui construit actuellement le programme Riveo sur l’îlot Queyries, nous opérons sur différents chantiers de Bordeaux Métropole Aménagement depuis 2010 : accompagnement sur les projets de construction du nouveau réfectoire du lycée Daguin à Mérignac, aménagement des terrains de l’îlot Santé Navale à Bordeaux et du site de l’ancienne fourrière aux Bassins à flot, et depuis 2015 sur le site de la ZAC Bastide Niel pour lequel nous avons développé une méthodologie de valorisation différenciée des milliers de tonnes de déblais de terrassements. » 

2. La SAS d’aménagement Bastide Niel a souhaité en mettant en place ce processus innovant, faire de la ZAC Bastide Niel un chantier durable exemplaire. Comment avez-vous procédé ?

« Dès 2015 la SAS Bastide Niel nous a sollicités pour analyser les risques environnementaux, sanitaires, sociaux et financiers du site de Bastide Niel. Cette posture innovante anticipait les prescriptions des Secteurs d’information sur les sols (SIS) qui sont imposées par la loi ALUR et qui sont obligatoires dans chaque département depuis le 1er janvier 2019.

Les études que nous avons réalisées en amont du projet respectent la méthodologie nationale sur les Sites et sols pollués (SSP) portée par les ministères successifs en charge de l’environnement (actuel ministère de la Transition écologique et solidaire). Rien n’est laissé au hasard, les étapes s’enchaînent et chaque mission est calibrée.

Études documentaires des archives du site qui se compose de friches ferroviaires, industrielles et militaires, analyse du contexte, de la nature des sols et des eaux souterraines, recherche des sources potentielles de pollution… Cette première phase préparatoire nous a permis de déterminer et de dimensionner la nature et l’étendue des actions d’évaluation de la qualité des sols et des eaux à mener et de définir avec le SAS d’aménagement, une stratégie opérationnelle. Puis, dans un second temps, nous avons entrepris des investigations de terrain. A l’aide de forages et de tranchées, nous avons traversé les remblais industriels que nous avons échantillonnés puis analysés, et atteint les sols naturels, ici de l’argile, situés entre un et trois mètres de profondeur.

Dans les faits, nous avons trouvé sur les anciennes emprises ferroviaires :

  • Des remblais sableux à sablo-graveleux de couleur noire principalement, avec des variations brunes ou grises, sur une profondeur d’un mètre à 1,5 mètre, de nombreux déchets de démolitions (brique, cailloux, verre, calcaire) et des mâchefers ont été observés en mélange. Ce faciès de remblais s’est avéré plus ou moins pollué et localement non inerte.
  • De la grave ciment, principalement au droit des anciens bâtiments sur la partie nord-ouest de la friche. Une quantité importante de ballast au droit des anciennes voies ferrées.

Et sur les anciennes emprises militaires (caserne Niel) :

  • Sous la couche d’enrobé existante, majoritairement des remblais sableux à sablo-graveleux de couleur marron à beige de bonne qualité environnementale et exempts de déchet.

Suite à ces analyses, un plan de gestion a été rédigé, en lien avec les travaux d’aménagement des futures voiries et espaces publics de la ZAC. Cette étape a pour principal objectif de déterminer et de définir les meilleures solutions de gestion des pollutions en fonction de la sensibilité de l’usage prévu. Autrement dit, il s’agit de proposer un scénario de gestion permettant une parfaite maîtrise des risques sanitaires et environnementaux selon l’usage programmé, tout en optimisant le facteur économique de l’opération. Dans le cas présent, la réflexion a été portée sur une réutilisation en tranchées d’une partie des différents gisements de matériaux générés par le chantier (sols excavés, ballast, …). Ces réflexions ont été menées avec la SAS d’aménagement Bastide Niel bien en amont des travaux de terrassement et soumis aux services techniques de Bordeaux Métropole pour avis et validation préalable. La mise en œuvre de ces prescriptions est aujourd’hui contrôlée par nos soins en notre qualité d’Assistant à maîtrise d’ouvrage sur la problématique Sites et sols pollués (AMO SSP). Le coût de ces études préalables approfondies a été pris en charge par la SAS d’aménagement Bastide Niel dans le cadre des études du dossier de réalisation de la ZAC, il est toutefois largement compensé par le fait de réutiliser les matériaux sur place qui évite le transport, l’évacuation et l’apport des éventuels matériaux neufs. Une économie substantielle de temps est aussi constatée en ce qui concerne le déroulement du chantier de Voirie et réseau divers (VRD), le stock des matériaux de remblai étant concentré dans le périmètre de la ZAC. »

3. Dépollution du site et réutilisation des terres excavées au sein même du chantier… Concrètement, ça se passe comment ?

« Nous avons tout d’abord délimité une première plateforme de tri, de stockage et de transformation des matériaux qui change de place en fonction de l’évolution du chantier. Tout est mis en œuvre pour que les matériaux déjà présents soient valorisés en fonction de leurs aptitudes mécaniques et de leurs qualités environnementales.

Une plateforme accueille le ballast (lit de pierres ou de blocs sur lequel repose une voie de chemin de fer) préalablement décapé sur 40 centimètres, qui y est criblé dans un tamis motorisé. Les cailloux recueillis sont ensuite réutilisés soit comme matériaux drainants, couches de forme ou encore dans le mélange terre pierre des fosses des 1400 arbres qui seront plantés par A+R Paysagistes

La plateforme reçoit également les déchets de béton du site qui sont systématiquement triés et concassés puis réemployés en couche de forme des futures voiries.

Les remblais noirs et marron quant à eux sont exploités sur le site en tranchées, selon différents usages basés sur leur qualité environnementale et mécanique. Alors que les déblais non réutilisables sont évacués.

Cette innovation en termes de processus environnemental souhaitée par la SAS d’aménagement Bastide Niel est validée par Bordeaux Métropole. Les cinq entreprises régionales qui opèrent sur le chantier : GUINTOLI (mandataire), EHTPSIORATSOBEBO & ATLANTIC Routes, y voient une véritable montée en compétence dans leurs pratiques et une atténuation significative des nuisances pour les riverains tout en diminuant considérablement leur empreinte carbone générée par le trafic des camions si la totalité des matériaux devait quitter le site. »

1010, 12, 2018

Plus de 4000 arbres et arbustes à Bastide Niel

Plus de 4000 arbres et arbustes à Bastide Niel

Victor Moreaud et Rémi Salles de de l’agence A+R Paysagiste. CP : Bastide Niel

L’éco-quartier Bastide Niel actuellement en construction sur la rive droite de Bordeaux accueillera 3000 arbustes & 1400 arbres en plus des arbres conservés sur les 130 000 mètres carrés d’espaces dédiés au public. Explications de Rémi Salles & Victor Moreaud de l’agence A+R Paysagiste en charge de la végétalisation du quartier.

1 – Votre agence de paysage située à Saint-Émilion a été choisie par l’agence MVRDV le concepteur de la ZAC Bastide Niel comme partenaire pour la conception des espaces publics et la végétalisation de l’ensemble du quartier. Quelle est votre approche ? 

Notre spécificité réside dans notre capacité à modifier la perception de l’échelle des sites qui nous sont confiés. Le traitement des limites des lieux, la disposition des plantations qui est réalisée en affinité avec le mobilier urbain et le revêtement du sol sont conçus et agencés de manière à orienter l’usager dans la perception de la dilatation de l’espace. Ces outils, façonnés dans une démarche créative, donnent à nos projets une nouvelle ampleur.

Nous sommes également reconnus pour notre capacité à proposer des solutions innovantes en matière de développement durable comme la réutilisation in-situ des terres excavées dans les mélanges terre-pierre propices aux plantations des arbres ou encore pour l’implication des pépinières locales.

Ces particularités nous ont permis de gagner depuis notre création en 2006, de grands concours internationaux comme celui des deux parcs urbains de 20 hectares de la ville d’Adamstown en Irlande ou encore le prix des Albums des jeunes architectes & paysagistes (Ajap) décerné par le ministère de la Culture.

En parallèle du futur éco-quartier Bastide Niel, nous intervenons actuellement sur des programmes d’aménagements paysagers d’envergure dans un nouveau quartier à Porte de la Chapelle à Paris, autour de la future gare de Vitry-sur-Seine et sur un jardin archéologique dans le Loiret.

Deux fois plus d’arbres que dans la rue Paul Camelle à Bordeaux

2 – MVRDV impose des directives rigoureuses concernant l’aménagement du quartier en souhaitant notamment l’implantation d’une végétation durable et omniprésente. Comment y avez-vous répondu ?

Plus de 4000 arbres et arbustes à Bastide Niel

En 2028, il y aura deux fois plus d’arbres dans les rues de Bastide Niel que dans la déjà très végétale rue voisine Paul Camelle.

Conformément aux souhaits de Winy Maas, l’architecte-urbaniste en charge du projet chez MVRDV, nous avons pris comme point de départ les empreintes ferroviaires et militaires déjà existantes. Il nous fallait également impérativement suivre sa volonté d’offrir aux habitants une végétation dense pour faire de Bastide Niel un quartier intime et à taille humaine, foisonnant, confortable, lumineux et vert. 

Ainsi, sur les 130 000 mètres carrés d’espaces publics qui nous sont confiés et qui seront à 85 % réservés aux piétons, nous avons choisi de conserver une cinquantaine d’arbres car ils étaient significatifs du patrimoine végétal existant et que leur état phytosanitaire le permettait; et de planter 1400 arbres & 3000 arbustes. Ils seront mis en terre progressivement, à mesure que les voiries seront réalisées, car les ségrégations traditionnelles des espaces (trottoir/chaussée, jardin particulier/jardin public), nécessaires au fonctionnement des lieux, seront dissoutes dans la composition pour une plus grande fluidité du paysage…

Ces arbres seront issus d’essences végétales caduques multiples et présenteront une diversité de formes, dimensions, feuillages, couleurs et floraisons dans l’objectif d’en pérenniser l’implantation et de créer, en plus du confort des habitants du quartier, un véritable éco-système pour les oiseaux et les insectes.

Plus de 4000 arbres et arbustes à Bastide Niel

Comparatif entre les rues de Bastide Niel et la rue Paul Camelle.

Saules, troènes, magnolias, eucalyptus, érables et féviers d’Amérique seront disposés par taille de développement et en fonction de l’espace disponible tout au long des déambulations des piétons, leur offrant ainsi une diversité de paysages, de couleurs, d’odeurs, de luminosité sur les espaces publics et façades en hiver et d’ombre en été…Un travail fin sur les îlots de fraicheurs mené par le cabinet spécialisé ECIC et le CNRS a permis de tester l’interaction des matériaux et des plantations pour améliorer le confort ressenti dans les espaces publics.

Chaque arbre, qui mesurera au départ quatre mètres, sera planté dans un espace adapté à sa croissance tout en sachant que certains pourront atteindre jusqu’à 20 mètres de haut d’ici quelques années…

De plus, des milliers d’arbustes majoritairement persistants seront également plantés afin de rafraîchir l’atmosphère des espaces publics lors de la saison estivale.

8 000 mètres carrés de parcs 3D

3 – Il est également prévu la création de 24 parcs 3D. Qu’est-ce que c’est exactement ?

Bientôt 2000 arbres & arbustes à Bastide NielLes parcs 3D sont des jardins en trois dimensions qui offriront encore plus de végétation, de confort et de diversité d’espaces aux habitants tout en favorisant la biodiversité.

Un des objectifs de ces parcs 3D, en plus d’affirmer le caractère « végétalement » innovant de Bastide Niel, est d’intensifier l’expérience volumique du quartier, y compris dans ses espaces publics paysagés.

Vingt-quatre parcs 3D disséminés dans toute la zone occuperont 8 000 mètres carrés, soit l’équivalent du quart du Jardin botanique, tout proche. Confié à des paysagistes différents ou associés à des programmes immobiliers – un des premiers sera conçu par notre agence au centre du programme du promoteur Pichet « Green Valley » – tous auront une identité à part et des usages différents avec comme points communs des parois, des sols ou des toitures végétalisés.

Ces lieux singuliers permettront d’apporter une diversité fonctionnelle et d’animation au sein du quartier : jardins, espaces pour les animaux domestiques, terrains de basket, bassins, passages piétons, aires de jeux, d’escalade, de détente ou encore de méditation, skateparks, bibliothèque… ce seront, soit des structures totalement végétalisées, soit des structures vides sur lesquelles grimperont des plantes au fil des ans, mais aussi des formes auxquelles seront accrochées des pots ou encore modelées grâce à l’art topiaire (art de la taille des végétaux).

À noter que chacun de ces parcs sera réalisé de façon indépendante sans toucher, ni prendre appui sur les constructions alentours. 

Une irrigation durable et contrôlée

Afin de minimiser le plus possible l’impact écologique & notamment le gaspillage en eau, A+R Paysagiste a choisi d’une part de planter des végétaux adaptés au climat bordelais et d’autre part de limiter l’utilisation de l’eau potable pour l’arrosage.,

Ainsi, alors que les arbres qui seront plantés dans des fosses perméables de 15 m2 et qui disposeront chacun de 24 m3 de terre végétale importée de la région bordelaise seront arrosés manuellement, jusqu’à atteindre une maturité suffisante pour être autonomes hydriquement, les arbustes disposeront d’un système d’irrigation contrôlée régulièrement par les jardiniers en charge du quartier, s’assurant que les apports en eau soient adaptés au strict nécessaire du besoin des végétaux. En complément, nous explorons les possibilités d’utilisation des eaux grises de l’unité de traitement des eaux usées de la station Louis Fargue.

Mais ce n’est pas tout ! Des essais sont actuellement en cours sur le béton qui recouvrira le sol. L’objectif ? Le rendre poreux afin que l’eau de ruissellement puisse pénétrer dans les fosses de plantations. Une emprise de 400 m2 et de quarante mètres linéaires de rue est actuellement soumise à des tests de solidité et de capacité drainante. Résultat en 2020 !

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